L’insuline est l’hormone clé qui régule le stockage et l’utilisation de l’énergie dans le corps. Dans un contexte moderne, riche en glucides raffinés et en sucres rapides, elle devient hyperactive et crée un véritable cercle vicieux à l’origine du syndrome métabolique. Lorsque son taux reste élevé de façon chronique, elle favorise le dépôt de graisses, en particulier au niveau viscéral, qui sont particulièrement pro-inflammatoires et toxiques pour l’organisme. Parallèlement, l’excès d’insuline bloque l’oxydation des graisses : le corps perd en efficacité pour utiliser les lipides comme carburant, et le foie convertit l’excédent de glucose en triglycérides via la lipogenèse de novo. Cette transformation augmente la production de VLDL et de LDL petites et denses, tout en diminuant le HDL, perturbant ainsi le profil lipidique et accroissant le risque cardiovasculaire.

L’hyperinsulinémie chronique favorise également l’inflammation systémique. Elle stimule la production de cytokines pro-inflammatoires telles que l’IL-6 et le TNF-α, fragilisant les parois vasculaires et participant au développement de l’athérosclérose. En parallèle, l’insuline empêche la mobilisation des graisses stockées, limitant le déstockage lors des périodes de jeûne ou de restriction glucidique et maintenant le corps dans un état métabolique orienté vers le stockage plutôt que l’utilisation des réserves.

En régime cétogène, la réduction drastique des glucides et l’adaptation à l’utilisation des lipides comme carburant permettent de rompre ce cercle. La sensibilité à l’insuline s’améliore, le déstockage progressif des graisses viscérales devient possible, l’inflammation systémique diminue, et le profil lipidique s’améliore avec une augmentation du HDL, une réduction des triglycérides et une diminution des LDL petites et denses. L’insuline ne se contente donc pas de réguler le sucre : elle gouverne la plupart des flux énergétiques, la gestion des graisses et la réponse inflammatoire du corps. Sa régulation est véritablement le pivot central pour prévenir le syndrome métabolique et tirer pleinement parti des bénéfices d’un mode de vie cétogène. Insulin Resistance and Metabolic Syndrome – Shanik MH et al., 2008 – Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism